"Journée normale de vol".

 Au lendemain du barbecue du club, toujours top, chez Jean Claude nous décidons de tenter le cross déjà réalisé par certain, classique mais néanmoins engagé Chanrousse-Chamoux. La logistique étant complique nous partant à 3 voiture pour laisser une voiture à atterrissage de Chamoux. Franck, Dan, Denis, 2 hervé , Pascal et moi sont de la partie. Personnellement j’ai déjà décollé deux fois de Chanrousse et posé deux fois à Allevard.

Arrivé au pied du téléphérique à 14 H mous sommes un peu en retard. Le télécabine nous monte rapidement au décollage. Nous parlons peu, admirons le paysage de haute montagne mais la masse d’air turbulente nous oblige à être concentré pour préparer l’aile et le décollage. Tout le monde se met en l’air sauf Herve Duvert qui va faire un vol local et poser à la station. Il est déjà 15 h et les thermiques sont très généreux, nous décollons dans les accalmies, quelques tour loin du relief et nous sommes déjà à la base des nuages à 2500 m, le ton est donné! Franck en bon seigneur (sans jeu de mot!) annonce en radio qu’il nous attend ; une aide des plus utiles pour nous qui sommes tout de même stressés par la perspective de voler entre des sommets de plus de 3000 m.

La première partie du parcours est une formalité et les km sont avalés rapidement, petit vent météo, thermiques généreux, plafond haut nous facilitent la tache. Le point clé est devant moi au droit de la station des 7 Laux, cime de la Jasse. Je suis le premier et me concentre pour faire le plafond. A l’opposé de mes deux dernières tentative ou je me suis dégonflé et pris la direction d’allevard je n’hésite pas et rentre dans le massif. Je suis saisi rapidement par l’atmosphère irréel et grandiose du lieu ; je navigue sous un nuage noir à coté de sommets rocailleux, sous mes pieds se dessine des lacs d’un bleu vert de toute beauté. Quel privilège de pouvoir vivre un tel moment suspendu sous un peu de tissus et quelques ficelles ! Cerises sur le gâteau Hervé enroule avec moi et les thermiques sont doux (assagis par la grosse couverture nuageuse) . Pas le temps de trop s’attarder je prend la direction des sommets suivant en ayant en vu le grand charnier que j’ai déjà survolé depuis Allevard. Ne voulant pas me faire contrer au fond des crétes je prend la direction d’Allevard sur une arête boisé entre la vallée du haut Brédat et le Veton. C’est inconfortable et je me fais bien descendre mais dans mon excès de prudence je me dit que si ça ne marche pas je me garde l’option de pouvoir aller poser dans le haut Brédat ou il y a des vaches possible. Hervé qui est derrière moi doit se dire mais qu’est ce qu’il fait cet andouille ! et ne manque pas de me demander si je prend le bon chemin . Je tarde à lui répondre vu la masse d’air instable qui m’entoure et il fait demi tour pour reprendre du gaz et temporiser. Je suis encore haut et ne tarde pas tout de même de prendre la direction du grand Charnier. Les conditions sont généreuses et le sommet est avalé en quelques minutes. Franck me rejoint toujours plus haut avec un regard sur les autres.

Le reste du parcours n’est qu’une formalité, petit passage par le grand Moulin pour ne pas perdre trop d’altiturde et un long glide à 45 km/h poussé par le sud ouest jusqu’au but. J’arrive à 1400 sur l’arrête de Chamoux avec l’intention de me refaire et si je prend suffisamment partir sur le grand Arc, mais la masse d’air est trop stable en basse couche et je vais poser tout de même euphorique. Bientôt je suis rejoint par Hervé Denis et Franck. Dan qui n’a plus su trop quoi faire a

pres le grand charnier et a posé dans la vallée des huiles proche du but. C’est un peu plus compliqué pour pascal qui a mal négocié le passage de la vallée du Véton. Voyant qu’il se faisait descendre et contré il a préféré poser en altitude sur les seules vaches possible. Ces messages sont éloquent, la ou il est il en a pour 3 h à redescendre jusqu’à une route carrossable prés d’Allevard. Heureusement qu’il est un vrai montagnard et qu’il avale les km avec ardeur.

La recup se fait par Hervé qui a fait un super vol d’une heure au dessus de Chanrousse et posé dans la station. Le temps de remonter chercher la dernière voiture (et un arrêt minute à la terrasse d’un bistro) nous rentrons tous sensiblement à la même heure tardive par deux chemins différent avec la frustration de ne pas avoir partagé tous ensemble la bière du pilote heureux.

Oublié les moments de doute, de régression, de découragement qui ont entrecoupés notre progression de pilote. Quels plaisirs nous procure ce sport qui nous fait côtoyer des montagnes que seul des alpinistes gravissent.