Le vent était devenu fou depuisquelques jours et puis l’accalmie est arrivée : un beau soleil d’automne, une douceur surprenante : c’est le moment des vols sans secours et des randos tranquilles...

Le van est chargé pour deux jours et je ne tarde pas en ce samedi matin car je ne veux pas rater l’ambiance du marché de Mens, dans le Trièves : le village a tout pour lui, il a même un marché couvert, à l’ancienne. Petit café, ravitaillement et repérage de l’atterro à 3 km du centre du village. Mon Ultralite OZONE ne pèse que 3 kilos (je sais, on a fait mieux depuis… J), j’ajoute un saucisson, deux pommes, de l’eau et c’est parti !

Devant moi, le soleil illumine ce dôme herbeux et rocheux qui va me mener au sommet à près de 2000 mètres d’altitude en 3 heures 30 environ. Une petite route tout d’abord puis le chemin, la pente est douce, ça y est, je déplie les bâtons. Après une heure de marche je trouve une belle cabane un peu planquée dans les sapins : bon plan pour l’hiver quand la neige arrivera...

Bientôt la végétation devient clairsemée puis ça y est, c’est la roche, tout près. Je me souviens d’un petit texte, en fait une publicité je crois dans Parapente magazine :

« Le chemin, juste avant le vol, quand dans ta tête, tu décolles déjà…

Tout paraît, plus intense, les senteurs, les lumières, la pierre…

Les sens sont aiguisés, comme quand tu rentres à la maison, après une longue absence… »

Pour les derniers mètres il faut y mettre les mains et même s’aider d’un câble métallique avant de découvrir le sommet tout en rondeurs. Mais le vent commence à s’installer (pas prévu ça…) et il me faut vite sortir l’aile car si je dois redescendre à pied, ce sera à la nuit et j’ai oublié ma frontale : pas bon Rico, pas bon…

Je suis seul et respire un bon coup, ça y est « action ! » je décolle face voile, la pression descend, à moi la séance de wagas puis la longue descente sous voile avant de poser à 30 mètres de mon véhicule.

Bon c’était chouette, au point de recommencer le lendemain, sans vent cette fois mais j’ai retenu quelques leçons : ne pas oublier sa frontale et d’une manière générale partir tôt en vol rando (car il est possible de redescendre à pied…) et puis j’ai regretté le cours de JB sur le Live Tracking, je vais étudier ça de près la prochaine fois.

A bientôt, là-haut

Rico

« Il faut être fou pour décoller d’une montagne en parfait état de marche… »