Comment se faire désigner volontaire pour écrire quelques lignes de notre journée à Vérel ?

C’est hyper simple : être le seul pilote à ne pas réussir à boucler et se vacher lamentablement… Bref : appliquez-vous pour raccrocher après les transitions !! Ca m’apprendra…

Nous sommes 5 pilotes à partir pour Vérel Pragondan : Eric (taxi driver), Yvon (récupéré sortie 6), Cyril (récupéré sortie 9), Franck et moi (sagement à Bron). Dès le réveil, on fait tous grise mine : un vrai bon joli voile nuageux est bien présent… même sur l’Epine… Heu… se serait-on trompé côté météo ?20230808 130319

La motivation reste présente et nous partons tous… Avec un peu de chance, le ciel va s’éclaircir, et les thermiques ne seront pas trop puissants (et ça, ça m’arrange vraiment…).

La montée au décollage est agréable… juste de quoi se dérouiller les jambes avec 1h30 de voiture… Au décollage, nous sommes les premiers, mais il n’est que 13h30… Nous sommes bientôt rejoints par deux pilotes locaux. Ce voile est toujours là, mais commence à se déliter. On y croit. Fort. Sandwich, papotage, puis on se décide à déplier. La brise reste faible.

Cyril nous fait le fusible. « Ca se met en place gentiment ». Ok, super, on va le rejoindre… Franck décolle sans beaucoup de brise, mais se fait cueillir par le thermique juste en sortie de décollage, histoire de bien se mettre directement dans le vol. Yvon nous gratifie d’un magnifique décollage ultra académique… parait-il que je fais trop les yeux noirs derrière mes lunettes sinon… Eric et moi devons patienter un peu, c’est cul au déco. Allez, zou, petit face voile et l’air nous accueille gentiment. Le thermique est pour moi déjà bien présent et tonique. Avec Eric, on travaille pour grimper rapidement au deuxième relief. Cyril nous rejoint. Nous sommes trois à cheminer, Yvon et Franck sont déjà loin. C’est la deuxième fois que je vole depuis Vérel, et la première que je raccroche ce deuxième relief. C’est une découverte de parcours, j’essaie d’imaginer d’où partent les thermiques selon la topographie. Ca ne marche pas trop mal. Je chemine au niveau de la crête, visualise la ligne électrique juste avant le Revard. Je la passe, mais me fais un peu appuyer. J’arrive bas, mais je parviens à remonter juste sur la petite crête. Plusieurs pilotes sont présents, dont des biplaceurs du Revard. A 1600m, je décide d’avancer jusqu’à la montagne de Bange. Franck me dit de viser la grange… Merci de l’information précieuse… J’arrive bien en-dessous de cette grange, mais ai la chance de trouver un joli thermique que j’enroule. Cyril me rejoint quelques minutes plus tard. Il se place mieux et chemine plus vite. Au loin, Franck nous repère, il a déjà tourné la balise au Semnoz. Il décide de nous raccompagner pour cette transition du pont de l’abime. En bonne dernière, je pars au niveau de la crête… Mais je me trouve dans une bonne masse d’air descendante, ma finesse est de 4… Ouh là là, je vais finir bien bas, moi ! « Fais une laisse de chien ». Bon, il parait que je fais des laisses de Saint-Bernard, alors qu’il faudrait faire des laisses de Chihuahua. Bon, je réviserai ma taille de chien, la prochaine fois. Et là… et bien… Je suis allée compter les pâquerettes. J’ai repéré un joli champ pour pouvoir me poser. Au-dessus, Franck et Cyril grimpent gentiment. Franck tente quelques conseils avisés (et prudents, je crois qu’il me connait un peu…). De rage, je m’avance pour poser en sécurité… Mais sur un champ d’exploitation agricole, petit bip, puis un autre, puis un autre… Allez, je tente… Je dois être à moins de 100 mètres sol, à moins de 800 m d’altitude… Parfois, il y a des miracles. Je travaille à bien centrer cette bulle, qui finit par me monter à 1700m… Qui a la palme du jour sur la plus belle remontée ?!! Franck et Cyril sont déjà sur le retour… Je décide d’avancer jusqu’au décollage du Semnoz, comme convenu. Petit passage, check de l’atterro et grosse pensée pour Gilles&Huguette juste en bas à Viuz… Et je rentre… Je fais un plafond à 1700m pour retraverser. « Vise l’auge grise des vaches », que je ne vois pas. Bon, j’y vais avec ma grosse laisse de chien (encore), puis visualise enfin le point annoncé par Franck et Cyril. Néanmoins, j’arrive à 1100m. Je vois quelques voiles au-dessus de moi. Un peu de thermique, un peu de dynamique. J’essaie. La fatigue peut-être… Je monte, je redescends… Bon, je crois que l’aventure s’arrête ici… Tant pis, je ne finirai pas ce petit tour et pose en bas de la montagne de Bange.

Je repère un beau et grand champ dont les foins ont été fait. Approche en PTU et longue finale permise par cette grande longueur de champ. Et me voici de retour sur le plancher des vaches après de 3h de vol.

A la radio, je comprends qu’Yvon est allé jusqu’aux dents de Lanfon et termine son vol à la croix du Nivolet. Rico fait la navette. Franck et Cyril sont à l’atterro officiel…

Je plie, rencontre l’agriculteur que je salue et à qui je dis que j’ai posé dans son champ en faisant attention aux foins… Grand sourire « y’a pas de problème, quand les foins sont faits »… Merci…

Vu les petites routes, je me dis que je ne suis pas prête d’être prise en stop. Que nenni ! Grosse chance, 3 voitures et me voici de retour à l’atterro officiel, où les quatre garçons m’attendent gentiment.

Petit détour par la gare pour poser une sellette à une copine… et petite bière à Aiguebellette avant de rentrer tous le sourire aux lèvres avec ce petit vol bien agréable.

Hélène

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